Paris Brest Paris 2007 Récit

Publié le par Nanard77

PBP 2007 - Pluie Bonheur et Persévérance.
Le Paris Brest Paris commence toujours par ses brevets.
Quand nous avons achevé, J.François, Fabrice, J.Philippe, Nicolas et moi, le 200 km de Longjumeau début mars, je suis loin de me douter que les conditions atmosphériques que je vais rencontrer au mois d’août seront les mêmes que celles vécues ce jour là.
Certes ce lundi 20 août 2007, jour de la St Bernard, en entrant dans le stade où nous sommes regroupés en attendant le contrôle des vélos et le départ, nous savons bien, avec mon ami Pierre, que nous allons, à un moment ou à un autre, rencontrer la pluie.
Mais pour l’instant, je suis plutôt préoccupé à savoir à quel heure nous allons partir. Je dois en effet me faire une injection d ’insuline vers 22 h, 22h30 et il est à peine 21 heures. Notre groupe de près de 3000 cyclos faisant le PBP en 90 heures occupent tout le tour du stade.
Les costauds en moins de 80 heures sont partis et nous attendons le départ des vélos spéciaux à 21 heures.
La progression est lente du fait du contrôle des éclairages qui se fait aujourd’hui et nous passons le temps en discutant ou en faisant quelques « olas ». Je rencontre des cyclos du Nord croisés lors d’un brevet de 400 km.
Finalement je me pique à 22 h 15 entre le contrôle des lumières et le pointage (à 22 h 30) de notre carnet de route. Nous serons dans la quatrième vague. A la sortie du parc, nous retrouvons nos enfants et mon épouse Coco qui nous accompagnent et avec lesquels nous avons dîné.
Il y a là bien entendu aussi J-Pierre et Christian qui vont nous assister tout au long de ces quatre jours.
Je suis partagé entre un sentiment d’appréhension et une légère excitation. Nous attendons tous d’être enfin libérés quand les premières gouttes de pluie font leur apparition nous obligeant à bâcher.
Mais le départ nous est enfin donné et nous nous concentrons sur la route. Nous sommes 600 et les premiers kilomètres se font en ville sur des rues sinueuses nécessitant toute notre attention. Les premiers carrefours sont neutralisés et cela nous permet de rouler assez vite malgré tout. Bientôt les lumières de la ville font place à la nuit. Nous sommes au milieu d ’un long serpent de lumière, rouges devant nous et blanches derrière.
Progressivement le peloton s’étire et chacun prend son rythme.
La pluie qui avait cessé reprend de plus belle. Elle va tomber tout le reste de la nuit rendant la route difficile. Je suis obligé de retirer mes lunettes. Autant dire que je n’y vois pas grand chose. L’éclairage suffit à peine à voir ce qui se passe juste devant les roues. Notre attention est totalement mobilisée et sans nous en rendre compte vraiment, nous roulons plus lentement que prévu.
Arrivés à Mortagne au Perche, nous retrouvons nos amis. Ils nous ont préparé un chocolat chaud. Nous en profitons pour nous changer et mieux nous couvrir. Il doit être 4 heures du matin et nous regardons les autres passer sous la pluie.
Nous repartons et passons devant le contrôle. Il y a là des centaines de vélos et plein de cyclos dans le gymnase.
Le jour qui se lève nous rassure un peu bien que la pluie soit encore là et que le vent de face se soit levé. Nous passons Villaine la Juhel à 8 h 24, où nous prenons un bon petit déjeuner.
Le fourgon est exactement à l’endroit où je m’étais arrêté il y a quatre ans mais il faisait beau à l’époque.
La pluie se calme un peu et nous repartons. Nous roulons souvent seuls mais parfois nous restons un peu avec un groupe qui roule un peu plus lentement.
Nous arrivons à Fougères vers 13 h 30 et un rayon de soleil nous réchauffe un peu pendant le repas. Une fois encore le fourgon est au même endroit, sur le même parking qu’en 2003.
Les pâtes nous comblent ; mon taux de Glycémie est très correct. De fait, je m’alimente en sucres lents en permanence grâce à une poudre spéciale « effort longue durée » diluée dans un bidon Un bidon correspond à 150 g de pâtes, j’en prends ainsi 2 par jour. Cette solution m’évite de trop manger lors des arrêts et d’éviter les hyper glycémies après le repas et les hypo quelques heures plus tard. Dans l’autre, j’ai de la menthe pour les sucres rapides. J’ai aussi dans ma sacoche une banane des barres et des pâtes de fruits et d’amande. Cette technique s’avèrera très efficace tout au long de la randonnée.
Dès le départ, nous avons pour digérer une côte dont un spectateur nous dit qu’elle est à 12%.
Nous avons conscience que notre objectif d’arriver à Carhaix ce soir va être difficile à atteindre d’autant que la pluie revient. Nous prenons pourtant le temps de nous arrêter pour prendre un café chaud ou un chocolat sur des stands posés ça et là par des particuliers.
Parfois ce sont de véritables animations qui sont installées dans les villages que nous traversons et nous sommes régulièrement encouragés.
Nous arrivons à Tinténiac à 17 h 19 sous une pluie battante et une nouvelle fois nous nous changeons. Je pense dans ces moments là à ceux qui n’ont pas d’assistance et qui doivent repartir trempés.
Nous constatons que nous avons presque deux heures de retard sur l’horaire de Pierre il y a quatre ans. Nous décidons d’aller seulement à Loudéac et d’y passer un bon moment de repos.
Une vingtaine de kilomètres après, Pierre demande à s’arrêter pour uriner. Mais il me dit qu’il a des difficultés à fixer la route. Cela lui est déjà arrivé mais ça passe me dit-il. Il prend une pâte de fruit et me demande de rouler plus lentement, ce que nous faisons. Peu à peu, il reprend une bonne allure mais cela nous fait arriver à Loudéac au moment où la nuit tombe.
Pierre a des problèmes avec sa lumière. Ses phares sont remplis d’eau. Pourtant ils se trouvent sous sa sacoche.
Nous nous rendons compte que nous n’avons pas appelé nos copains et Pierre s’aperçoit qu’il n’a pas son carnet de contrôle. Nous appelons J-Pierre. Ils sont au camping. Christian prend la route. Je laisse Pierre auprès des vélos et je vais attendre Christian à l’entrée du contrôle qui est à assez loin.
Mais au bout de plus d’une demi-heure toujours pas de Christian, je n’arrive pas à le joindre et il pleut de nouveau. Finalement je retourne aux vélos. Christian est là avec Pierre mais ce dernier est enveloppé dans une couverture de survie et il est bien pâle. Il m’annonce qu’il abandonne. Il souffre d’une plaie aux fesses. Il est probable que son staphylocoque s’est réactivé. Il sort d’un traitement antibiotique arrêté trois jours avant le départ.
Cette nouvelle m’assomme un peu et je vais pointer. Il est déjà 23 h 11. Je sors le premier du parc car Pierrot ne peut pas remonter sur son vélo. A la sortie, Christian nous dit qu’il est perdu. Il n’est pas arrivé par-là et il ne sait pas où est le fourgon.
Cette nouvelle me fait péter les plombs. Je me mets à hurler que j’en ai marre de ce bordel et que je préfère continuer, que je les retrouverais à Carhaix ou à Brest le lendemain. Ou quelque chose comme ça.
Je pars. Il ne me faut pas plus de deux kilomètres pour prendre conscience que je suis en train de faire une vraie connerie Je suis trempé, je n’ai plus rien, ni à manger ni à boire et je roule depuis plus de 24 heures. Je fais demi-tourr mais quand j’arrive au contrôle il n’y a personne.
Je m’abrite sous un porche et j’appelle mon épouse. Je lui raconte ce qui se passe et je lui dis que j’arrête aussi. Elle me conseille d’aller dormir et de voir demain. J’appelle Christian. Je
me sens très mal. Je commence par m’excuser de mon comportement et je lui demande de venir me chercher. Il arrive au bout de vingt bonnes minutes.
Je me confonds en excuses et je lui dis que j’abandonne. Nous arrivons au fourgon. Je rentre mon vélo. Pierre me rejoint et me demande ce que je fais. Je lui dis que je regrette, que je suis trop con et qu’on en reparlera demain. Il me dit qu’il ne me parle pas de ça mais de mon idée d’abandonner. Il me dit qu’il n’en est pas question et que ce Paris Brest Paris : « ON le finira ensemble ». Je ne dis rien, je monte devant et je pleure. Quand il me rejoint, je l’embrasse et je baisse la tête. Arrivé au camping, il descend. Christian en profite pour me montrer le dessin et le petit mot de mes filles. « Pour elles, tu n’as pas le droit d’abandonner ».
Je ne dis rien, je ne sais plus où j’en suis mais je sais qu’ils ont raison.
Je mange et je vais me coucher rapidement dans une tente. Pierrot me rejoint. Deux heures plus tard, je me réveille et je réveille Pierre pour lui dire que je pars. Il se lève, alors qu’il est malade, et il me prépare le petit déjeuner. Il ne pleut pas quand je quitte le camping en pleine nuit. Il est trois heures et je double un autre cyclo en sortant. Nous retrouvons l’itinéraire juste avant le contrôle. Je reprends la route. Des lumières ici et là me rassurent dans ma solitude. Je pédale sans difficulté et je rejoins un petit groupe. Nous sommes stoppés par un contrôle secret où je retrouve Bernard et d’autres cyclos de l’URFA de Lille avec lesquels nous avons fait le 400 et le 600. Ils sont partis lundi à 21 h30 dans le premier départ et ont peu dormi aussi.
Finalement je ne m’attarde pas et je repars seul.
Plus ça va, plus je me mets à bailler. Je commence à ressentir de la fatigue et le froid du matin m’engourdir. Voyant un café ouvert je décide de m’arrêter. En posant le vélo, je m’aperçois qu’il y a des cyclos partout en train de dormir ; dans la cabine téléphonique, sur le porche de l’église, au pied du monument aux morts etc.…
J’entre. Au bar il y a trois gars, dont un asiatique, qui attendent pour se faire servir et un qui déjeune. Je me retourne et je contemple une dizaine de gars attablés. Deux seulement sont éveillés. Je décide de rester debout ! Je prends un grand café et deux pains au chocolat. Quand je repars, le jour s’est levé. Je prends un petit groupe et je me laisse entraîner tranquillement.
La forme semble revenir. J’appèle J-Pierre à 15 km de Carhaix. Il m’attend à l’entrée du parc vélos. Je vais pointer, il est 7 h 57; il y a là pas mal de vélos mais peu de cyclos. Il est vrai qu’il est l’heure du petit déjeuner. Je croise à la sortie la cyclotte avec laquelle nous avions roulé sur le premier 400 et que nous avions vu au départ. Compte tenu de son niveau je pense qu’elle est sur le retour.
Je rejoins les autres au fourgon. De nouveau, il est garé où nous étions en 2003. Je mange un bon bol de céréales. J-Pierre. me tient compagnie et Christian fait le plein de mes bidons et de mon ravitaillement. Je prends des nouvelles de Pierrot. Il est malade et souffre de ses fesses. Un gros furoncle. Il n’a pas le moral mais il n’en parle pas. Au contraire, il prend le temps de vérifier mon vélo.
Avec cette nuit très courte j’ai repris du temps et je n’ai pratiquement plus de retard par rapport à 2003. J-Pierre me dit que j’ai roulé à 24 de moyenne environ. Compte tenu de l’arrêt au café et du contrôle volant c’est pas mal. Mais il y a la suite dont Roc Trevezen deux fois dans la journée pour revenir à Loudéac ce soir.
Je reprends la route. Je roule souvent seul. Il fait bon même s’il n’y a pas de soleil. Nous croisons de plus en plus de coureurs sur le retour. Puis nous quittons l’itinéraire commun pour prendre une route dans la forêt. Ca commence à monter. Je me retrouve dans un groupe
d’une dizaine dont deux tandems. A un moment, la route devient sinueuse et s’élève progressivement faisant éclater le groupe. Je me retrouve de nouveau seul. Je double l’Anglais sur son vieux vélo qui marche aussi bien en pédalant à l’endroit qu’à l’envers. Nous l’avions déjà doublé le premier jour.
Je m’arrête un moment pour un besoin naturel. J’en profite pour étirer les muscles de mes jambes qui commence à me tirer un peu. Je repars pour la fin de l’ascension. Nous retrouvons la route à double sens pour une très longue montée comme je n’aime pas. Je finis l’ascension avec une jeune femme qui prend ma roue. Au sommet, pas question de s’arrêter tant le temps est couvert avec un vent très froid. Le thermomètre m’annonce 9° .
Nous entamons la descente et nous croisons toujours ceux qui sont sur le chemin du retour. Il n’y pas de salut particulier. Il fait froid, nous venons de passer 32 heures sous la pluie et dans le vent. Chacun pense à soi d’abord et se concentre sur sa propre motivation à poursuivre.
En bas ma compagne de route retrouve son ami qui est monté plus vite. Je continue donc seul la descente vers Brest. Je traverse Sizun qui est une ville très jolie. Nous passons à proximité d’une porte en grès splendide et oh miracle, le soleil fait son apparition.
Une route réservée aux vélos nous conduit jusqu’ au pont qui franchit l’anse maritime qui conduit à la mer. Beaucoup de coureurs sont arrêter et se font photographier. Je jette un coup d’oeil à la mer et aux petits voiliers qui sont de sortie. De l’autre coté c’est Brest. J’appelle J-Pierre. Je rentre dans les faubourgs de Brest mais je reste prudent et je me ménage car je sais qu’il y a une sacrée montée juste après le panneau Brest et avant le contrôle.
Dans cette grimpette je rejoins un vélo couché. Je monte à 10 de moyenne et je jette un oeil sur son compteur. Il est lui à 5, à la limite de tomber. Le vélo couché, c’est bien mais ça a ses limites dans les montées un peu pentues.
J’arrive au contrôle. J-Pierre est là, il m’accompagne jusqu’au gymnase. Je lui laisse le vélo. Surprise, pour la première fois depuis le départ, nous avons le droit à une boisson gratuite. Je me laisse tenter par un bière bretonne. Il est 12 h 42. A la sortie, J-Pierre immortalise ce moment. Il est vrai que c’est mon premier verre d’alcool depuis le début du mois de juillet.
Quand j’arrive au fourgon, la table est dressée dehors car il fait beau. Seul un fort vent nous rappelle que le temps reste incertain et qu’il va falloir en tenir compte. Mon espoir est que le vent va nous être favorable sur le retour. Nous mangeons pour la première fois tous les quatre ensemble. C’est bien agréable. Pierre me demande comment ça va. Je réponds que je me sens bien hormis une petite gène à la fesse. Après ce repas très riche en glucides lents je lui montre ma fesse gauche. En effet, il y a une rougeur importante. Pierrot me pose une deuxième peau. Je décide de prendre une demi-heure de sieste avant de repartir. Je m’allonge sur la banquette avant du fourgon. Je ne vais pas arriver à dormir. Déjà en temps normal, j’ai du mal à faire la sieste mais là, en plus, il y a beaucoup de bruits tant il y a du monde.
Je reprends donc la route et je retrouve tout de suite des cyclos que j’ai côtoyé dans les derniers kilomètres avant Brest. J’en conclu que mon arrêt correspond à celui que prennent la plupart des autres concurrents. Les flèches ont changé de couleurs, signe que nous sommes sur le retour.
Je me retrouve avec un groupe d’une douzaine dont sept italiens. Pierrot m’avait prévenu. « Evites de rouler avec des italiens, ils n’arrêtent pas de parler ». En effet, c’est le cas. Ils parlent et fort. Le premier peut engager une conversation avec le dernier du groupe sans problème. Il y a là aussi deux jolies italiennes. Ca roule bien et je décide de rester dans ce groupe dont l’allure me convient.
Après un long passage en ville où nous sommes souvent encouragés, nous empruntons des routes assez larges à grande circulation pour quitter Brest. L’allure est bonne, un peu plus
rapide que ce que j’ai fais jusque là mais je me sens en capacité de suivre. Nous doublons beaucoup de monde. Dans une traversée de village, un groupe de spectateur nous salut avec un clairon et nous tapons dans les mains des enfants qui nous encouragent.
Nous retrouvons l’itinéraire de l’aller et des cyclos qui sont encore sur l’aller.
Je vais continuer ainsi avec ce groupe jusqu’au pied de Roc Trevezen. Là, le groupe se dissout petit à petit mais je monte bien et j’arrive en haut avec le plus gros du groupe. Il y a un peu de monde sur le sommet et particulièrement des camping-car de concurrents. A priori, ils n’ont pas le droit d’être là mais c’est surtout pour la photo. Tout le monde s’arrête car le temps se couvre au loin de nuages noirs. Nous remettons une couche et les vêtements de pluie.
Je repars seul car les Italiens attendent le reste de leur groupe. J’entame la descente et je continue de croiser des cyclos qui montent lentement. En faisant un rapide calcul, je me dis qu’ils seront certainement hors délais.
La route est longue jusqu’à Carhaix où j’arrive vers 18 h. Il me reste 75 kilomètres jusqu’à Loudéac pour ma seconde nuit. Je prends juste un chocolat avec des céréales. Mes compagnons me refont les pleins et vérifient mon vélo et je repars rapidement.
Je reprends une allure plus tranquille pour arriver juste avant la nuit. Je suis déçu comme beaucoup de mes compagnons car le vent ne nous pousse pas. Il vient du Nord et même parfois de travers trois quart face. La pluie retombe parfois mais c’est supportable.
Finalement j’arrive à Loudéac juste avant 22 h au moment où la nuit tombe. Christian est déjà couché dans une tente. Je mange rapidement quelques pâtes et du fromage puis un pot de riz au chocolat. Je vais me coucher au moment où la pluie recommence à tomber. Nous sommes juste à l’entrée du parc et j’entends les applaudissements qui accompagnent ceux qui entrent au contrôle. Mais la pluie tombe de plus en plus. Je parviens à m’endormir.
Trois heures plus tard, je me réveille et je ressens quelques douleurs un peu partout. Très vite je décide de repartir avant que les douleurs musculaires ne soient complètement réveillées. Pierrot se lève et me prépare mon petit déjeuner le temps que je m’habille. Je vais faire un gros besoin naturel. Cela vous semble normal sauf que c’est la première fois depuis le départ. Mon taux de diabète est toujours bon c’est à dire légèrement supérieur à la normale.
Je suis agréablement surpris par mes jambes qui se mettent à tourner sans difficulté. J’arrive à les admirer pour leur endurance et leur disponibilité.
Il pleut encore légèrement mais ce n’est rien à coté de ce que j’ai connu jusque là. Je roule souvent seul cette nuit là. Je croise d’autres cyclos surtout dans les villages où bon nombre de cafés sont ouverts. Nous sommes arrêtés encore une fois pour un contrôle inopiné en pleine forêt, dans une salle des fêtes semble-t-il.
Il y a là des gars qui dorment un peu partout. On nous propose un café mais il faut payer un euro. Je préfère m’en passer. Je trouverais mieux plus loin. Je reprends la route et en effet au matin, je trouve une animation dans un village qui propose café, croissants et pains au chocolat. Un euro le grand café et idem pour deux pains. Je me laisse tenter et je prends mon temps pour les déguster avec un hollandais et un allemand. Le jour se lève et je reprends la route. Les jambes sont là mais j’ai de plus en plus mal aux fesses surtout à gauche. Je commence aussi à ressentir des douleurs dans les poignets.
Je m’attache à être le plus décontracté possible malgré la fatigue musculaire générale. Je décide de me tenir plus avant sur ma selle et de ne pas tirer de grand développement d’autant que la route est faite souvent de longues montées. On a l’impression que la montée va être courte mais en fait elle n’en finit pas.
Quoiqu’il en soit j’arrive à Tinténiac à 8 h 39 où je retrouve une nouvelle fois J-Pierre . Il n’y a pas grand monde au contrôle. J’y apprends qu’il y a plusieurs centaines d’abandons et en effet sur le tableau une longue liste s’affiche. On parle de rallonger les délais de deux heures du fait des conditions atmosphériques. Je retrouve Pierre et Christian une cinquantaine de mètres après la sortie. A nouveau des céréales, le plein de mes bidons et me voilà reparti.
Je rejoins deux cyclos qui ont pointé avec moi. Je roule avec eux un moment. L’un des deux s’appelle Indurain mais il est français et semble à l’aise. Son compagnon paraît moins serein et en effet il lâche prise dans une montée un peu plus dure que les autres. Je retrouve Indurain en haut. Surprise, il se met à rouler avec moi. Je lui demande s’il ne faut pas attendre son copain. Il me dit que non qu’il le traîne depuis Brest et qu’ils vont se quitter à Fougères. Je reste coït.
Il finira par ralentir quand même.
La route est plus calme jusqu’à l’entrée de Fougères où je redoute l’approche du contrôle. Je sais qu’il y a une redoutable grimpette. En effet mais tout se passe bien. Je monte en me répétant : « En souplesse, en souplesse ». J-Pierre est surpris de me voir alors que je les ai appelés. Il me dit que j’ai bien roulé et que j’ai de l’avance sur le plan de route. Il est vrai qu’il est 11 h 17. C’est l’heure du repas.
Je me change car j’ai de plus en plus mal aux fesses. Pierrot regarde et me dit que j’ai une petite plaie. Il me met une pommade cicatrisante et un large pansement. Une jeune femme arrive avec un plateau et trois verres de blanc. Mes compagnons semblent être très détendus et cela me donne le moral. Je mange mon plat de nouilles avec appétit mais j’ai du mal à avaler le pain. Je crois que je n’ai plus de salive. Pierre graisse ma chaîne sur le trottoir. Nous sommes une cinquantaine de mètres après le contrôle et plusieurs cyclos s’arrêtent pour demander à bénéficier de cet entretien indispensable au vue des conditions de route.
Il me dit aussi qu’il a vu la cyclotte du Nord au dernier contrôle. Elle est derrière moi.
Je reprends la route une nouvelle fois tout seul. Je roule cependant un moment avec un tandem couché dos à dos. En fait, ils m’ont doublé dans une descente. Comme la jeune femme qui est à l’arrière me fait face je lui dis au revoir de la main. Elle me répond. Plus loin, ça monte et je les rejoins. Cela va durer ainsi plusieurs kilomètres.
Un peu plus tard, je prends un groupe d’une demi-douzaine de cyclos forts sympas avec lesquels je discute. Nous approchons de Vilaine la Juhel. Je vois un panneau annonçant 15 km. J’appelle J-Pierre.
En fait, il reste plus de 30 km car la direction de la course nous offre un petit détour par les alpes mancelles. Une région fort belle au demeurant mais après quelques 950 km ce n’est pas évident de l’apprécier à sa juste valeur. Pour autant cela se passe assez bien. Je fais attention à monter sans forcer, n’hésitant pas à monter les rapports très tôt.
C’est assez drôle d’ailleurs car dans le groupe, il y a un gars qui ne paye pas de mine, qui roule sur une vielle randonneuse et qui, dès que ça monte, part devant tranquille, comme si la route restait plate. Il a sur son garde boue un écusson des 100 cols ; sans commentaire. Puis quand ça descend, nous le dépassons allègrement. Ce jeu dure ainsi plusieurs km.
Finalement nous arrivons à Vilaine la Juhel.
Ce contrôle est vraiment le plus sympas du parcours. Non seulement, il est situé en plein centre ville et nous arrivons par une haie où nous garons tous nos vélos, en pleine rue, mais il y a une animation permanente avec des groupes folkloriques, de la musique, Radio Mayenne et toujours du monde pour vous applaudir et vous encourager.
Il n’y a pas beaucoup de cyclos. Le speaker annonce que le gros des coureurs est attendu pour dans deux heures environ.
Je retrouve mes compagnons qui sont garés tout près. La halte est courte car il me faut rejoindre Mortagne ce soir. Je décide de rouler en cuissard car le temps est plus sec depuis quelque temps et je préfèrerais avoir du sec pour la prochaine nuit.
Je repars donc sur des routes encore vallonnées. Je roule assez bien et j’essaie de me décontracter au maximum en m’étirant de temps en temps. J’aperçois à un moment un couple avec une table et du café. Je m’arrête. Il y a là aussi un petit coin pour se reposer. Des matelas déposés au sol. Je comprends que certains s’y soient arrêter mais je repars.
Plus loin, j’aperçois une institution du PBP. Une grange aménagée où nous sommes accueillis par des crêpes et de la confiture, du café du chocolat. Il y a aussi dehors un tableau avec des tas de cartes postales des cyclos qui se sont arrêtés là un instant. Il y en a de tous les coins du monde.
Soudain la pluie se remet à tomber avec force. Nous sommes alors sur une grande départementale vallonnée et droite, comme nous ne les aimons pas, et qui est de plus très empruntée par les poids lourds. Le revêtement gardant l’eau de pluie, chaque fois que nous sommes doublés ou que nous croisons un camion nous sommes non seulement fort secoués mais en plus nous prenons une rincée supplémentaire. Cela va durer un long moment avant que nous empruntions de nouveau une route plus étroite et moins fréquentée.
En haut de l’une de ces bosses nous sommes arrêtés pour un contrôle de nos phares. Les miens étant défectueux par la pluie certainement, j’ai ajouté une lampe supplémentaire à led ce qui me permet de ne pas être ralenti par les contrôleurs, ce qui n’est pas le cas de certains. Il est vrai que durant les dernières nuits bon nombre de participants roulaient sans lumière.
Je poursuis ma route. Je suis doublé par un groupe d’une dizaine de gars dont plusieurs d’un même club de bretagne. Je me mets dans les roues. Je vais rester avec eux jusqu’à Mortagne ou presque. Je me sens bien même si j’ai de plus en plus mal aux fesses et aux poignets. L’ambiance est très bonne dans ce groupe que je parviens à suivre ma foi sans trop de difficulté même dans les montées. Certes certains partent devant mais comme le groupe reste ensemble je parviens toujours à rester dedans. Dans l’une des cotes je m’écarte sur la droite comme à mon habitude ce qui surprend un gars. Je lui explique mon problème suite à l’opération de mon genou droit qui fait que ma jambe droite est moins puissante que l’autre. Cela le fait marrer.
L’arrivée sur Mortagne se fait par une suite de faux plats montant qui scindent le groupe. Je finis seul et je crève à 500 m du contrôle, en pleine montée. Je finis sur le vélo. Quand j’arrive, c’est Christian qui est là avec mes affaires pour la nuit car j’ai prévu de prendre une douche. Il est un peu plus de 21 h. Je lui laisse le vélo en lui demandant de dire à Pierrot de changer ma chambre. Il me répond que Pierre est à la douche. Je vais pointer. J’apprends qu’il n’y a que 1700 cyclos qui sont passés avant moi.
Je vais donc me laver sous la douche. Jusque là, je me suis juste lavé vite fait dans une bassine.
Je croise Pierrot qui me dit que l’eau est froide. Tant pis, j’y vais. Même si l’eau est froide cela fait du bien de se laver et de mettre des fringues neuves.
Je rejoins le fourgon dans le parc assistance. Il y a quatre ans il y avait du monde et nous avions dormis à l’extérieur, assez loin d’ailleurs. Il était plus de minuit.
Je parviens à manger une bonne plâtrée de pâtes, de la compote et un riz au lait chocolaté.
Je vais me coucher dans le fourgon où Pierrot a installé les matelas. Je m’endors aisément.
Deux heures plus tard, je me réveille et je décide une nouvelle fois de partir tout de suite après un bon déjeuner. Je revêts le maillot du club et je pars.
Il y du monde sur la route bien qu’il ne soit que deux heures du matin. Il est vrai qu’il reste 147 km à faire en un douzaine d’heures ce qui peut paraître suffisant mais beaucoup sont très fatigués et n’ont pas trouvé de place pour dormir au contrôle.
Pour moi, ces quelques heures d’arrêt et de sommeil m’ont fait du bien et mes jambes répondent de nouveau sans problème aux sollicitations même si je suis bien décidé à les ménager. 147 km, c’est tout juste ce que j’ai fait lors de ma dernière sortie mais je sais que ça monte bien en ce début de parcours pour l’avoir fait lors du brevet de 300 km avec J. Philippe.
Mais dès le premier village que je traverse, alors que je viens de changer de vitesse, la chaîne saute et viens se coincer entre le pédalier et le cadre. Je répare facilement et je repars. A la sortie du village, j’entreprends une montée avec un groupe. Je me mets en danseuse et je m’écarte de nouveau à gauche. On m’interpelle derrière et j’entends. « Tiens le cintre plat avec son genou de travers ». Je suis de nouveau avec mes compagnons de la veille.
J’ai à peine le temps de répondre que je m’aperçois que je suis de nouveau à plat à l’arrière.
Je me mets sur le coté gauche de la route et en pleine nuit, à la lumière de ma lampe que je tiens en bouche je commence la réparation. Je démonte la roue, je sors la chambre et le pneu. Passant ma main dedans, je trouve une limaille. Il est probable qu’elle n’a pas été enlevée hier soir. Je décide donc de changer le pneu. Durant tout ce temps de nombreux coureurs me passent. Certains me demandent si ça va. L’opération se passe bien et je remets ma roue.
Mais je m’aperçois alors que j’ai perdu l’axe. Je cherche un moment dans les hautes herbes qui bordent la route. Je finis par le trouver mais il n’y a pas le boulon de serrage. Je cherche un long moment sans le trouver. Je prends conscience que mon périple peut s’arrêter là. J’appelle Pierrot qui me répond rapidement. Je lui explique. Il me dit qu’il arrive. Je ne sais pas si je suis encore dans une zone où ils peuvent intervenir mais de toute façon s’ils ne viennent pas, tout s’arrête là.
En attendant, je reprends mes recherches, je trouve le boulon mais pas le ressort.
Au bout d’une bonne demi-heure le fourgon arrive. Pierre et J. Pierre sont là. Ils m’expliquent qu’ils étaient embourbés et qu’ils ont eu du mal à sortir du camping.
Pour ne pas gêner, je monte à l’arrière avec mon vélo et Pierre démarre. Il roule une dizaine de minutes et se gare. Nous sommes dans un petit chemin à l’écart de la route.
Je décide de prendre ma seconde roue même si le développement des pignons n’est pas trop fait pour des dénivelés importants dans l’état de fatigue où je suis. Je n’ai pas très confiance dans ma réparation nocturne.
Pierre me ramène là où il m’a pris et je repars au milieu d’un long serpent de lumière.
J’ai bien perdu une bonne heure et demi dans cette histoire. Comme quoi un rien peut tout compromettre dans cette aventure !
Je fais très attention à ménager mes jambes et ma machine d’autant que les vitesses grippent un peu par moment.
Je retrouve des cyclos rencontrés la veille au milieu d’une forêt très impressionnante de nuit. Je roule avec eux et un petit groupe. Ils vont moins vite que moi mais c’est plus rassurant dans cette pénombre surtout que nos éclairages sont pour la plupart bien blafards.
A la sortie d’un village, nous sommes soudain arrêtés au milieu de la route. Plusieurs vélos sont là et en autre le tandem couché inversé et un gars sur une randonneuse. Ils viennent de renter dans une corde tendue en travers de la route. Fixée à un arbre d’un coté et de l’autre à un poteau ; la corde n’a pas été coupée. Elle est encore ancrée à la bobine.
Heureusement nous sommes en montée. Nous la retirons et un gars entre en relation avec les organisateurs pour les avertir. Nous remontons sur nos machines en restant groupés pour plus de sécurité.
Au village suivant, certains font un arrêt pou prendre un café. Je préfère continuer. Finalement je me retrouve de nouveau seul.
A chaque fois que je traverse un village, j’aperçois des cyclos dormir ici ou là. Il y en a partout. C’est incroyable comme un cycliste fatigué peut dormir n’importe où. Il fait pourtant frais, très frais et très humide.
Dans l’une de ces traversés, un gars démarre au moment où je passe. Il prend ma roue puis au bout d’un moment il prend un relais, et ainsi de suite. Finalement nous entamons une discussion. Enfin nous essayons car j’apprends qu’il est Danois.
A un moment, il me demande combien j’ai de kilomètre avant le départ. Je lui réponds presque 7000 et je lui renvoie la question. Il me répond à peine 3000. Je le questionne sur le nombre de mois durant lesquels il peut rouler. Six mois à peine. Je lui demande s’il fait du home traîner durant l’hivers. « Non, je nage et je cours » me dit-il. Triathlon ? Oui me répond-il:" Je suis un Iron –Man."
Je me sens tout petit soudain. Nous roulons ainsi pendant un long moment avant que je ne m’arrête pour un besoin naturel. Il continue. Je repars. Petit à petit, le jour se lève sur la campagne plate de la Beauce. La route n’offre aucun intérêt. Il y a toujours des cyclos qui dorment un peu partout.
Soudain un gars me rejoint. C’est mon ami Danois. Nous reprenons nos relais. Nous arrivons ainsi en approche de Dreux. Je propose à mon compagnon de venir boire un café avec moi au fourgon. Il décline l’invitation et me dit qu’il préfère aller dormir un peu. Je suis un petit peu étonné. Je prends conscience à ce moment là de l’état de fatigue de la plupart d’entre nous.
Pour ma part, je n’ai dormi que sept heures depuis quatre jours et je ne comprends pas pourquoi je ne me sens pas très fatigué. Je continue pourtant à ressentir ce mal de fesses, ces mains où j’ai des fourmis en permanence et mes muscles sont toujours très durs mais je n’éprouve pas le besoin où l’envie de dormir.
J’arrive aux abords du contrôle qui se trouvent dans un gymnase. Il y a une montée brutale qui va m’obliger à changer rapidement de vitesses et de nouveau la chaîne saute et se bloque.
J’arrive donc au contrôle à pied. Il est 7 h 10 et il y a beaucoup de gens qui dorment encore. Visiblement la nuit a été dure pour beaucoup. Je rejoins le fourgon et je mange des céréales.
Pierrot ne parvient pas à retirer la chaîne, il envisage d’aller au stand de réparation. Mais je connais bien mon vélo. Je m’y mets et je parviens à la retirer. Je demande à Pierre de changer ma roue et de remettre l’ancienne après avoir vérifier ma réparation.
Je reprends la route à peine une heure après mon arrivée. Il me reste 8 heures pour faire 66 km. Ca devrait aller. Au bout de cent mètre, je m’arrête pour régler le dérailleur qui grippe. Je prends la roue d’un petit groupe.
La sortie de Dreux est très vallonnée mais le rythme est bon. Dix km plus loin, dans une reprise de virage, j’entends un claquement dans ma roue arrière. Je m’arrête. Je viens de casser un rayon. Je décide de ralentir un peu d’autant plus quand nous roulons sur des routes en mauvaise état. Je me surprends d’être aussi lucide.
J’ai de plus en plus mal aux fesses et me remettre sur ma selle est un vrai supplice. J’essaie parfois de trouver une position différente mais cela me procure des douleurs dans les jambes. Finalement je décide de me poser sans hésiter. J’ai mal sur le coup mais ensuite j’oublie la douleur.
Nous atteignons progressivement les faubourgs de Saint-Quentin. Mais comme prévu, nous évitons soigneusement de renter dans la ville nouvelle tout de suite.
L’itinéraire choisi nous fait faire en effet des tours et des contours avec parfois de belles routes dans les forêts autour de Montfort-l’Amaury. Il y malheureusement également de nombreuses côtes et bon nombre d’entre nous peinent à les gravir. Pourtant nous sommes copieusement encouragés à chaque sommet.
Finalement, j’entre dans la ville nouvelle avec un groupe d’un dizaine de cyclos. Soudain, nous ne trouvons plus de flèche. Nous apercevons des vélos dans tous les sens. Nous sommes remis sur la route par un automobiliste. J’arrive en face du centre commercial où nous avions mangé lundi. De là je connais et je pars devant. Je ne suis suivi que par un Danois.
Je sens la pression monter en moi et c’est donc pratiquement seul que j’entre sur le rond point. Les applaudissements fusent des nombreux spectateurs qui attendent. Le coeur se serre . J’entends mes compagnons qui m’appellent et J-Philippe qui est là aussi. Je sers le point et je dis plusieurs fois « YES ! YES ! ». Je sais que je l’ai fait.
Je franchis avec prudence la plate forme en bois et je passe la ligne. Je m’arrête peu après et je m’effondre en larmes. Mes amis me rejoignent . Je les embrasse en pleurant et je serre Pierrot très fort. Je sens que ce sont les nerfs qui doivent me tenir depuis je ne sais quand qui sont en train de lâcher. Pierre me glisse à l’oreille qu’il est prêt pour 2011. Je suis d’accord.
Il prend mon vélo et je m’aperçois que la roue arrière est très voilée au point qu’elle touche les patins de frein par moment. Je vais pointer. C’est fini. Une douche, une vraie et je reprends des fringues civiles. Bizarrement, je n’éprouve pas le besoin de rester là. Nous sommes rejoint par une des filles de Pierre et son copain. Nous décidons d’aller prendre une bonne bière.
Puis ce sera le retour silencieux. Je m’assoupis mais sans vraiment dormir. Arrivés à la maison ,un bon repas nous attend et au dessert, préparé par l’un de mes filles devinez quoi ?
Et oui un Paris Brest !
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
<br /> Superbe compte rendu qui me fait prendre conscience a chaque fois que j'en lis un dans quelle galère je vais m'engager mais qui me donne aussi l'envie d'y aller.<br /> Que de choses à gérer en plus de pédaler !<br /> <br /> Bon blog<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> En te lisant j'ai revécu mon PBB, merci encore et bravo pour ton blog.<br /> <br /> <br />
Répondre
R
<br /> Excellent ton CR Bernard, à la fois très personnel et en même temps chacun peut y retrouver des moments vécus. Vivement 2011 !<br /> <br /> <br />
Répondre
B
<br /> Si je me mets dans la peau d'un non pratiquant, je commente ainsi : quel est l'intérêt de souffrir ainsi pour faire 1200 km sous la pluie et sans rien voir des richesses de cette région ?<br /> Maintenant, si je reprends ma tenue de pratiquant (modeste), je dis cela :<br /> Quelle merveilleuse galère ! bravo !<br /> <br /> <br />
Répondre
Z
<br /> Je vois que tu as beaucoup donné sur ce PBP surtout que le ciel ne nous a pas gâtés. Mais c'était ton premier, celui où on ne cède rien mais qui t'assure la réussite des prochains.<br /> <br /> <br />
Répondre