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Publié le par Nanard77

2ème Journée Le mèle sur Sarthe / Saint James 164 km

Je suis reveillé quelques minutes avant la sonnerie du portable de Pierrot programmée à 6 h 30. J'ai pas mal bu durant toute la nuit sans ressentir le moindre besoin d'uriner, ce qui confirme l'hypothèse d'une désydratation.

Je me sens relativement bien et j'ai faim. Un bon signe comme quoi cela va mieux. Pierrot et Christian sont un peu rassuré surtout lorsqu'ils me voient petit déjeuner avec entrain. Il faut dire qu'il y a de quoi outre café thé chocolat et lait à volonté, nous sont proposés des pains au chocolat, des croissants,de la baguette, beurre confiture céréales mais aussi du fromage et du jambon. je parviens à mangé de tout et je fais attention à prendre aussi des protéines.

Une fois nos affaires récupérées dans la chambre nous récupérons nos vélos dans le local près de la chaufferie. Nous remettons nos sacoches.

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Je ressers l'attache sur la tige mais cela bouge quand même. Il est plus de 8h30 quand nous quittons l'hôtel. Nous retrouvons notre itinéraire rapidement. Le temps est maussade, gris et il fait plutôt frais pour la saison. Le vent est toujours de face et le début de journée est un peu dur pour moi. Les muscles ont du mal à se mobiliser mais je ne m'inquiète pas plus que cela. C'est toujours comme ça le matin, même lors de mes sorties dominicales.

Par contre, pas question de revivre la même fin de journée que la veille. Je m'attache donc à boire régulièrement et pas seulement de petites gorgées. Le parcours devient de plus en plus accidenté et mes compagnons sont souvent obligés de m'attendre d'autant que je ne peux me mettre en danseuse à cause de mon porte bagae qui bouge. 

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Après 49 km, nous parvenons à Carrouges où nous devons pointer. Nous trouvons une charcuterie au centre ville. Encore une ville médiévale avec ces petites ruelles et ces deventures. Pierrot en profite pour acheter une Quiche Lorraine. Nous l'imitons et nous nous prenons en photo....originale

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Nous pouvons apercevoir en contre bas, l'entrée d'un château dont la charcutière nous dit qu'il vaut le détour. Seulement voilà, un petit panneau à droite de la descente nous persuade de poursuivre notre chemin  sans nous arrêter. C'est marrant comme certain signes sont parlant et convaincant. 

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Nos repartons, traversant de plus en plus de villages qui sentent bon la Bretagne alors que nous sommes encore en Normandie. Et il ne faut surtout pas se tromper, s'il on veut entretenir de bonnes relations avec la population indigène.

Alors que nous envisageons de chercher un resto pour ce midi, nous arrivons au bord d'un petit lac près de La Ferrière les Etangs, où se trouve une sorte de base de loisirs. En  ce temps automnale, il n'y pas grand monde sur et autour du lac. Nous repérons cependant un resto. En nous approchant, nous voyons sur le parking, toute une flotte de camionettes d'artisans du coin.

Nous  n'hésitons que le temps de voir que le menu est à 11 € tout compris. Le lieu est bien occupé par des ouvriers. Il y a quelques places libérées récemment. Nous sommes très bien accueillie malgré l'heure un peu tardive et la fin du service. Ce dernier est assuré par trois femmes "dans nos ages" qui ont une pêche d'enfer et toujours le sourire. Le menu du jour est très appétrissant, bien servi et va nous permettre de remplir nos estomacs vides de nous efforts. Pierre prend une bière. Christian et moi en restons au cidre. Pierrot nous explique alors sa théorie sur la bière, complément indispensable pour lui de toute activité cycliste. Ainsi, quand il fait du home trainer (2 fois par semaine), il enchaine tout de suite sur une bonnne bière. Pour lui son organisme et surtout ses jambes sont habituées à ce régime. Quand je vous disais qu'il était étonnant.

Quoiqu'il en soit, ce repas nous redonne des forces et c'est plein de dynamite dans les jambes que nous repartons.... par un super grimpette qui calme nos ardeurs retrouvées et nous ramène à notre réalité.

Nous sommes maintenant le plus souvent sur de petites routes tranquilles bien agréables.

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Certes il y a encore quelques faux plats avec lesquels j'ai du mal mais dans l'ensemble je me sens bien. Une fois cependant, je mettrais pied à terre car je ne peux toujours pas me mettre en danseuse pour me relancer. Régulièrement et surtout à chaque fois que je pose mon vélo contre un mur, je suis obligé de remettre mon porte bagage en place.

Nous faisons une halte en milieu d'après midi pour nous alimenter. Je décide suivre Pierrot et de prendre  un sandwich au pain de mie complet et un fruit frais. Finalement, cela passe très bien et me rassasie plus qu'un barre sucrée. Pierre a parfois de bonne idée finalement. Toutefois, je m'abstiens de prendre une bière comme lui, je préfère en rester à un orangina.

Nous appellons comme la veille l'hotel vers 18 h  car nous avons à ce moment là encore près de 40 km à faire. Ils nous atendent et nous pourrons manger sur place.

Au final, nous arriverons vers 19h30 à l'hôtel de Normandie à Saint James.

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Une nouvelle fois, il nous faudra grimper avant d'arriver. On nous ouvre un grand garage où mettre nos vélos pour la nuit.

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Nous avons fait 162 km soit un petit peu moins que prévu.

Nous avons cette fois-ci deux chambres séparées et la salle d'eau est à part elle aussi. Nous prenons notre douche et nous faisons une petite lessive de nous affaires. C'est alors que Pierrot s'aperçoit qu'il n'a pas son short, probablement oublié  ce matin à l'hôtel. le voilà obligé de remettre un cuissard pour aller manger.

Nous descendons donc diner. Je me sens très bien ce soir. Aucune fatigue particulière et j'ai très faim. Je me laisse même tenter par une bière avant le repas. 

Nous montons ensuite et il n'y a pas  besoin de berceuse pour que je m'endorme.

 

3ème journée Saint James  / Plounevez-Quintin   169.5km

 

Lever vers 6 h30, le temps de prendre une petite douchette et de préparer nos affaires et nous voilà à l'accueil. Enfin presque car tout est fermé. Apparait soudain un monsieur qui ne semble pas très heureux d'être reveillé si tôt par trois hurluberlus en tenue bizarre.

Il daigne quand même nous ouvrir le garage pour que nous puissions remonter nos sacoches sur nos vélos. Je constate de nouveau que mon porte bagage bouge. Je ressers encore une fois.

Nous allons ensuite prendre notre déjeuner. Il y a  du choix également et les pains au chocolat sont bien chauds et bien bons. Mais pas trop d'excès. Après un dernier tour dans nos chambres pour récupérer nos derniers effets, nous rejoignons nos montures qui nous attendent sagement.

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Je ressens une légère douleurs dans le dos, douleur apparue en fin de  journée la veille. Je préfère anticiper et avaler un antidouleur tout de suite. Comme me le dit souvent mon épouse: " Ne te laisse pas entrer dans la douleur".

Le début de la journée se fait sous un ciel gris et chargé mais la température est idéale pour nous. Nous évoluons ainsi dans un paysage de petites collines et de petite ville comme Combourg.

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Nous avons ainsi le temps de nous y arrêter pour prendre en photo quelques particularités locales.

P7180709.JPG Je ne sais pas pourquoi mais j'ai mal réussi mon cadrage sur la façade en trompe l'oeil !!!

Nous repartons après nous être réalimentés une nouvelle fois avec du salé, mais nous avons des difficultés à trouver notre route à la sortie. Une fois encore, on nous indique la route mais c'est par une 4 voies.

Le soleil daigne de temps en temps faire son apparition et nous permet ainsi de faire sècher nos affaires lavées la veille

Vers midi, nous cherchons des camionnettes garées près d'un restaurant. En fait, c'est la mention "menu ouvrier" qui nous attirera à " La vielle Auberge". Si la façade laisse penser à un restaurant classieux, il s'agit bien d'un lieu où se retrouvent les ouvriers du coin.

P7180711.JPG Le service est là aussi rapide et notre accoutrement nous vaut encore une fois des questions et des compliments sur notre balade. L'explication des raisons pour que nous soyons tous les trois rajoute à la sympathie qui nous est renvoyée. Le repas est copieux et nous rassasie. Mais il est temps de repartir. Après quelques kilomètres, je dois m'arrêter de nouveau  dans un village car mon porte bagage frotte de nouveau.

Nous enlevons l'ensemble des sacoches et nous démontons le porte bagage du tube de selle. Nous constatons après plusieurs tentatives de resserrage que la manille est tordue et est  prête à cèder. Je vais au café à coté pour emprunter une pince. Nous parvenons à remettre la manille en place mais cela ne résout pas le problème. En fait le caoutchouc que j'ai mis autour de la tige pour compenser la taille de l'attache s'est abimé. Bref, il n'est plus possible de repositionner le porte bagage sur la tige de selle.

Pierrot  propose de le mettre sur le cadre mais il faut retirer le serrage de la tige. Nous essayons. Cela permet en effet au porte bagage de bien tenir mais la tige de selle n'est pas bloquée. Tant pis, je vais essayer comme ça.*

Si cela se passe bien sur les premiers kilomettres, je m'aperçois au bout d'un moment que ma selle descend quand même. Je la remonte mais cela recommence. J'en avise mes amis. Pierrot suggère de poser des colliers sur la tige. Cela empèchera la tige de descendre mais elle  bougera latéralement. De toute façon, je n'ai guère le choix car la position est vraiment inconfortable et elle me fait souffrir autant du dos que des jambes.

Je ferais ainsi une bonne cinquantaine de bornes avant de trouver un garage à qui je vais acheter deux collier. Cette fois-ci, ça va beaucoup mieux  la selle  ne descend plus et le fait que la selle bouge de coté ne me gène pas plus que cela. Je dois juste faire attention lorsque que je tourne doucement. Je repars et ferais tout le reste du parcours ainsi.

Notre prochain arrêt est prévu à Montcontour au km 117 pour un contrôle. Pierrot s'arrête  à la pancarte de la ville pour une photo. Je pars devant car nous voyons bien que cela grimpe sévère. Christian reste avec Pierrot. Effectivement, c'est une belle montée, qui plus est sur une route bien fréquentée. Nous découvrons une nouvelle fois, une belle bourgade médiévale. J'attends mes compagnons et nous décidons d'aller y voir de plus près.

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Après avoir traversé un marché local, nous trouvons un bar qui annonce vendre la meilleure bière de Bretagne. Comment résister, n'est-ce pas Pierrot?

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Effectivement, elle est bonne et le bar, tenu par un jeune, semble être un lieu de rassemblement pour les jeunes du coin et les exposants du marché. Je m'y sent bien car beaucoup ont les cheveux longs.

Après cet intermède local, noius reprenons notre route. Mais la côte que nous avions laissée n'est pas terminée et repartir ne nous est pas facile. Est-ce l'effet de la bière ou celui d'un arrêt trop long ? Allez savoir. Pour Pierre tout va bien mais  pour moi cela reste une question sans réponse.

Notre périple se poursuit au gré des aléas de la route et en particlieurs du temps qui est souvent changeant en cet après midi nous obligeant à des arrêts pour nous changer. 

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Nous  faisons  aussi d'étanges rencontres parfois P7180718.JPG

Pierre appelle le gîte pour pévenir de notre arrivée et pour savoir s'il est possible de dîner. Il nous informe ensuite que notre hôte est probablement d'origine britannique au fort accent qu'elle possède. Il nous dit aussi qu'elle ne fait pas restaurant mais qu'elle peut nous faire des pâtes et un repas comme pour elle. Nous  prenons ce risque.

Nous repartons, passant du soleil à un temps plusque chargé avec par moment la vision de grosses averses autour de nous.

P7180719.JPG  Mais, comme il nous est toujours arrivé jusque là quand nous roulons avec Christian, nous passons au travers de ces averses sans en recevoir aucune. Tout au plus serons nous une fois humidifiés par les embruns que le vent assez violent nous envoit de l'une d'elle passée tout près au point de voir la route trempée devant nous.

Protégés ainsi pas le dieu des cyclos, nous arrivons aux abords de notre destination finale; Plounevez-Quintin. Mais, à la sortie d'un tout petit village, nous ne trouvons pas la route qui doit nous conduire directement à celle-ci. Légèrement devant mes amis qui consultent la carte, j'interpelle un automobiliste. Il m'inquite que c'est tout droit jusqu'au prochain rond-point et ensuite à gauche directement. Probablememnt fatigué par la journée, je démarre après un rapide appel à mes pôtes " c'est pas là". Mais la route indiquée est bien longue. Finalement je me fais rejoindre peu avant le rond point et Pierrot me passe tout de suite un savon. En fait, le gars m'a indiqué la route principale qu'il emprunte en voiture et pas la route secondaire que nous aurions du prendre. Du coup c'est près de 15 km au lieu des six que nous aurions du faire.

Je n'ai pas grand chose à répliquer si ce n'est de reconnaitre mon erreur.  Nous convenons tous les trois de ne plus demander notre route mais de faire plutôt confiance à la carte.

Nous sommes maintenant sur une grande départementale. Je commence à ressentir les effets d'une hypoglicémie et je suis obligé de stopper à moins de 5 km de notre destination tant  je crains un gros coup de faiblesse. Je prends une pâte de fruit et une boisson sucrée. J'attends une dizaine de minutes.  Christian reste avec moi tandis que Pierre est  parti devant et nous attend au panneau de la ville.

Nous le retrouvons et nous nous mettons à la recherche du "Chat Bleu" puisque c'est le nom du gîte ou nous devons passé la nuit. Un gars nous guide jusqu'à une grande place où nous apercevons le Gîte. Il s'agit en fait d'un ancien café.

P7180721.JPG Nous avons fait  191 km au lieu des 170 prévus

Nous asommes accueillis par notre hotesse. Jeanne. Elle est anglaise. Nous apprendrons qu'elle, son  mari et ses enfants sont venus  ici il y a quelques années pour trouver du travail. Après avoir travaillé à des petits boulots; ils ont ouvert ce gîte l'an dernier. Son mari travaille toujours comme ouvrier agricole pour avoir au moins un revenu fixe et elle gère le gîte. Ils nous guident juqu'à un garage où mettre nos vélos et ils nous conduisent ensuite jusqu'à notre chambre. Cette dernière est décorée avec charme et comprend une cabine de douche avec hydrojets.

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Nous pouvons aussi utiliser la salle de bain qui se trouve dans le couloir, équipée elle aussi de la même cabine.

Quel plaisir de se détendre après plus d'une dizaine d'heures de selle.

Nous descendons ensuite manger. Une  jolie table est dressée et notre Hôtesse nous ammène un grand plat dans lequel se trouve de grosses pâtes de couleurs avec des  lardons. Tous cela sent très bon. Il y a également un saladier rempli de poivrons et de tomates cuits à l'huile d'olives. Nous sommes vraiment gâtés pour un repas improvisé. Seule petite cotrariété pour Pierrot; il n'y a pas de bière malgré le bar et la pompe à pression qui trône au milieu de celui-ci.

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Il est déjà bien tard quand nous sortons de table et c'est sans aucune difficulté que nous nous allongeons pour une nouvelle nuit réparatrice. 
Personnellement, je me sens bien et je ne ressent aucune douleur d'aucune sorte. Même mes muscles semblent s'habituer. 

 


 

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