Je reprends du service

Publié le par Nanard77

Mon dernier article date d'il y a plus d'un mois. En le relisant, je me rends compte que j'étais vraiment mal. Aujourd'hui?

Aujourd'hui c'est du passé tout ça même si le niveau d'appréhension reste élevé tant il est vrai que depuis je n'ai pas fait grand chose qui puisse être remarquable en longue distance.

En effet, après être parti en vacances en famille sans mon vélo, je n'ai donc pas pu roulé si ce n'est une centaine de borne en VTT en 10 jours et une sortir de 130 km avec un vélo loué sur place.

J'ai donc été à la pêche et je me suis beaucoup reposé. Au retour, reprise du boulot et donc peu de temps libre. J'ai toutefois récupéré mon clou, manivelle réparée et que j'ai remonté et réglé moi même.

J'ai fait quelques sorties souvent en solitaire et parfois avec le club durant le mois d'août pour 738 km en tout. Pas de quoi sauter au plafond.

Le retour de ma collaboratrice m'a permis de lâcher les astreintes et d'effecteur quelques sorties plus longues dont une de 195 km en préparation de Levallois Honfleur. J'ai effectué aussi des randos organisées par les clubs de la région dont  celle de Saintry avec Nico et Jean Pierre. 135 km à plus de 28 de moyenne, on s'est bien amusé.

J'ai donc décidé de m'inscrire sur Levallois Honfleur le 11 septembre et même sur le retour Deauville Levallois en Audax le lendemain.

Je suis donc parti de chez moi à 4 h15 pour rejoindre mon pote Robert (celui de la Vélocio) et l'un de ses amis. Je laisse dans la voiture de Roby ma sacoche arrière en vue de la nuit à Deauville et du retour et un sac pour me changer à l'arrivée où nous rejoigneront leur deux épouses. Roby et son pote restant sur place et devant participer à un contre la montre en duo le week-end suivant.

Direction Levallois pour être dans les premiers partis. Nous y arrivons avant 6 h et nous trouvons une place toute proche du départ. 
Nous sommes ainsi dans les premiers devant la porte. Le temps de prendre nos documents et notre plaque numérotée et je suis prêt à partir. Mes deux compagnons n'ayant pas de lumière et roulant plus vite que moi préfèrent attendre un peu.

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Me voilà donc sur la route avec mon vélo tout fringuant. Juste une sacoche de cintre avec quelques barres, mon insuline , le portable , l'appareil photo et de quoi réparer.

Les premiers kilomètres se passent dans des agglomérations avec plusieurs feux tricolores. Il est donc difficile de prendre un rythme. Je me rends cependant vite compte que cette rando est particulière. Il y a déjà des voitures d'assistance suréquipées qui nous doublent et même l'une d'entre elles qui déposent des jeunes au moins une dizaine de km après le départ.

Je me sent plutôt bien et l'allure me convient. Il fait frais mais supportable. le vent est défavorable mais ne souffle pas trop. Le parcours est assez plat et permet de prendre un rythme assez levé sans grand soucis d'autant que les groupes qui se forment sont de plus en plus denses.

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La première difficulté juste avant le premier ravito se passe sans problème même si je constate une fois de plus mes piètres qualités de grimpeur.

Je repars seul mais très vite je prends un petit groupe car le vent  se lève. A partir de là, il se passe un phénomène étrange. Le petit groupe se fait doubler par des groupes super rapides mais parfois par quelques gars qui roulent juste un peu plus vite et là, on suit. Je dis on car c'est quasi instinctif. Et c'est ainsi que l'on se retrouve à rouler à plus de 30 km/h.

Mais cela a des conséquence dont la première pour moi d'épuiser mes petites ressources et de m'obliger à m'alimenter, en roulant. De fait, j'ouvre ma sacoche pour prendre une banane. J'en croque un morceau et je mets le reste dans la sacoche. je n'ai pas le temps de refermer que nous passons sur un gros dos d'âne. Du coup, plusieurs choses s'échappent de mon sac. Comme je suis dans un groupe, je  ne peux que m'arrêter un peu plus loin. Je regarde ce qui est  tombé. Je ne vois que deux barres et un baume. Je fouille dans mon sac pour voir si ma trousse d'insuline est bien là. Pas de soucis, je repars.

J'arrive ainsi avec un bon groupe au ravito de midi. Je vais chercher mon repas et je m'installe. Il y a là plein de monde. L'ambiance est plutôt sympa. Je me  pique, tout va bien. Je décide d'appeler la famille mais je ne trouve pas mon portable. Pas de doute, il est tombé tout à l'heure. Que faire je ne peux pas retourner voir je ne sais même pas où cela est arrivé.

Je fini mon repas qui, entre nous, n'est pas très copieux. Heureusement que j'ai des réserves dans ma sacoche. Je repars après avoir regardé mon compteur. 28.1 de moyenne. C'est un peu beaucoup mais il y certainement l'effet de groupe.

Je reprends mon périple toujours dans les mêmes dispositions mais cette fois je vais rouler assez longtemps tout seul.

 

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Plus loin je suis rejoint par un duo. Je repère que l'un des deux roule en randonneuse Singer. je prends la roue et j'engage la conversation . Il a 74 ans donc 20 de plus que moi et a fait déjà 5 PBP avec. Je vais les suivre ainsi plusieurs km jusqu'à une montée où ils me lâchent. Il est vrai que le compagnon du propriétaire de ce bel engin le pousse.

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Bon c'est pas grave. je poursuis ma route et je retrouve un quator avec lequel j'ai fais quelques bornes déjà. Rapidement nous nous retrouvons une vingtaine. L'allure est bonne et me permets même de discuter un peu. Il y a là des cyclos que j'ai déjà croisé sur d'autres balades.

A un moment, nous voyons sur le bas coté un gars arrêté et derrière lui la voiture suiveuse aperçue à plusieurs reprises. Un peu plus loin le gars nous rejoint puis se mets sur le coté derrière sa voiture qui le tire ainsi par aspiration. 
Je trouve cela ridicule. je m'écarte et je le prends en photo. Pourquoi, je n'en sais rien. Si, parceque cela m'énerve un peu quand même.

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Je reprends place dans le groupe et nous arrivons au troisième et dernier ravito.

Toujours plus de 28 de moyenne. Je m'aliment bien et je repars seul. Mais voilà, le vent est de plus en plus fort. J'attends tranquillement qu'un groupe arrive ce qui ne tarde pas mais il y a un long faux plat et ressent une légère contracture dans le mollet droit. Je ralentit l'allure. Il reste à peine 30 bornes. Je vais les faire tranquillement c'est à dire sans chercher à prendre un groupe. je vois à plusieurs reprises des gars arrêtés ou marchant à coté de leur vélo visiblement pris par des crampes. J'en double également pas mal qui paraissent épuisés. Je vais ainsi finir avec un gars qui a pris ma roue. 

L'arrivée à Honfleur est étonnante. On arrive par des usines puis par un grand parking rempli de personnes venues attendre des cyclos puis nous franchissons un pont en bois bien fatigué, quelques pavés et une haie de personnes qui nous congratulent. On entend des orchestres de jazz et un speaker. La grande foule après l'intimité relative des pelotons.

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Je trouve une place où poser mon vélo près de la tente des secouristes. J'entre dans le splendide hangar qui nous est réservé pour la remise des récompenses et des diplômes. Il y a là déjà beaucoup de monde. Il y fait très chaud et l'attente est longue debout.

Je ressort et  j'attends mes copains près de mon vélo.  Mais au bout de quelques minutes je ressens des crampes arrivées dans mes deux jambes. J'essaie de faire passer mais rien n'y fait. C'est surtout la jambe droite et particulièrement l'arrière du genou qui est douloureux. J'entre dans la tente de secours pour m'allonger et que l'on m'aide à calmer ces crampes. Deux autres gars y passeront le temps que je vais y rester.

Finalement je ressort au bout d'une vingtaine de minutes. Je ne ressens plus rien sauf derrière le genou droit. 

Peu après je vois arrive JP77 et pascal. Ils sont en pleines formes. Un peu plus tard ce sont Roby et son copain qui arrivent. Eux aussi ont l'air bien. Ils vont chercher leurs récompenses et nous rejoignons leurs épouses.

Arrivé à la voiture je me change. je remets maillot et coupe vent propres et je charge ma sacoche arrière. Je refais le plein de nourriture.

Je mange un peu, je dis au revoir à mes amis et je repars. Robert me dit d'être prudent. Il me trouve fatigué. Je le rassure.

Je m'arrête à un distributeur pour prendre du liquide et prends la route de Deauville par la côte. Je prends une allure tranquille sur une piste cyclable.

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Mais il me faut la quitter pour tourner vers la droite et entamer une longue montée. Je descends les vitesses pour ne pas forcer mais malgré tout, si je n'ai pas de crampes, la douleur derrière le genou droit se fait de plus en plus dense. Certes, il n'y a rien d'étonnant là dedans car le chirurgien m'avait averti que mon tendon avait été  très traumatisé et qu'il resterait fragile à l'effort.

Je rejoins un gars qui est visiblement lui aussi en difficulté. Effectivement, il me raconte ses déboires intestinaux qui lui font décider de ne pas faire le retour en Audax d'autant qu'il est annoncé de la pluie pour le lendemain.

Je lui confie mes soucis de santé et mon inconnue quant au lieu où je vais passer la nuit prochaine. Il me dit qu'il y a peut être des trains ce soir

Nous arrivons aux abords de Deauville. Il a du mal à me suivre. je le quitte car je pense de plus en plus à rentrer ce soir par le train. J'arrive à la gare mais trop tard; le dernier train est parti depuis 10 minutes.

J'appelle ma famille d'une cabine. Je tombe sur l'une de mes filles à qui je dis que j'ai mal au jambes et que je songe à rentrer par le train. Je me pose un instant et je fais le  point. Je suis visiblement fatigué, mon genou est douloureux, je vais passé la nuit dehors sous mon drap et ma couverture de survie et il risque de pleuvoir sur une bonne partie du retour...et je n'ai plus de portable.

Quel intérêt de faire ce retour? Je décide d'acheter le billet de train tout de suite pour ne pas être tenté de partir demain faire le brevet.

Je vais ensuite manger une pizza et aller me coucher. Je vais trouver un magasin qui a laissé des rouleaux de moquette. J'en prends un je m'installe pour la nuit sous le porche de la réserve.

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Je vais dormir mais me réveiller à plusieurs reprises. Il pleut déjà.

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Au matin, étant proche de la gare je vois arriverles courageux cyclos qui vont faire l'Audax. Je les regarde partir avec un peu d'amertume mais pas de regret. J'ai eu mal toute la nuit à mon genou et les conditions atmosphériques ne m'inspirent pas.

Je vais prendre ensuite un petit déjeuner où je retrouve trois cyclos dont une jeune femme. Eux aussi ont dormi dehors et rentrent sur Paris.

Je les retrouverais à Paris où ils m'indiqueront comment rejoindre Levallois. J'y reprends ma voiture et je suis ainsi de retour en fin de matinée à la maison où ma chère et tendre est rassurée de me voir arrivé relativement en bon état. 

L'après-midi, j'irais faire ainsi un tour au forum des associations pour y retrouver les membres du bureau du club.

Je crois que j'ai pris une bonne décision, une décision emprunte de sagesse. Il n'y avait aucun enjeu à faire ce retour comme il n'y en avait d'ailleurs pas beaucoup plus pour les autres Brevets où j'ai échoué. 

Me voilà donc ragaillardi et près à relever les défis qui m'attendent en 2011.

En attendant la vie continue et j'ai déjà ressorti le VTT et prévue quelques sorties sympas.



 

 



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D
<br /> Quand j'ai la photo où tu dors allongé par terre, j'ai crû que c'était Charlie Bauer évadé de sa taule!! Trève de plaisanterie Nanard, content que tu t'y remettes, même si le retour en train t'a<br /> évité quelques déboires. Vive 2011<br /> <br /> <br />
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Y
<br /> Salut Nanard,<br /> Ce LH t'as remis sur les rails du PBP 2011, c'est une très bonne nouvelle !!! Il vaut mieux "rater" 2010 et réussir le PBP...<br /> Bonne préparation ;)<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Salut Bernard, Sans doute as-tu pris la bonne décision de rentrer par le train. Il vaut mieux parfois savoir reculer pour mieux sauter. A bientôt sur la route.<br /> JP77<br /> PS: Le projet de mon copain de faire les 12h cyclos en nocturne à La Ferté Gaucher pour le prochain Téléthon ne devrait pas voir le jour. Dommage...<br /> <br /> <br />
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